Il y a 100 ans, les petits écoliers restaient sagement assis à leur pupitre scolaire pendant deux heures. Ils avaient peut-être des fourmis dans les jambes mais gare à celui qui gigotait sur son banc. Ils étaient venus à pied le matin, parfois de fort loin. À la « récré », ils galopaient dans la cour de l’école, jouant à chat perché ou à la balle au prisonnier, aux billes ou à la corde à sauter, été comme hiver. À 16 heures, ils rentraient à pied et parfois, ils allaient aider aux champs ou aux vaches. Ne soyons pas nostalgiques mais force est de reconnaître qu’il n’était pas nécessaire d’imposer 30 minutes de sport à l’école par jour comme c’est le cas aujourd’hui. Et il faut se réjouir de cette décision ministérielle, c’était absolument vital : en 40 ans, nous avons perdu 25 % de nos capacités cardio-vasculaires[1], le taux d’obésité grimpe en flèche en grande partie faute d’activités physiques, l’alimentation n’étant pas la seule responsable ! Si le sport a longtemps été le parent pauvre de l’école en France (et un peu le périmètre « des imbéciles » pour de nombreux enseignants), il est grand temps de le dire : apprendre et bouger, ça va si bien ensemble !
Le sport, 30 minutes par jour à l’école (et 1 heure au total sur la journée)
Et si, pour commencer, vous regardiez ce
spot publicitaire ? En quelques secondes,
les cardiologues l’affirment : le manque d’activité physique est plus dangereux qu’une chute ! 60 minutes d’activités physiques par jour, voilà ce qu’il faut à nos enfants pour
rester en bonne santé !
En septembre 2022, le gouvernement a lancé le programme « 30 minutes d’activité physique quotidienne » dans les écoles. La mesure, en théorie généralisée dans les 36 250 écoles primaires du pays, n’est en fait pas mise en place dans la majorité d’entre elles. 51 % des écoles ne sont pas encore engagées dans le dispositif[2], faute de temps, d’accompagnement, de lieu aussi, alors que le président Macron souhaite arriver à 1 heure par jour ! En septembre dernier, le président de la République a déclaré : « Je voudrais qu'il y ait à terme une heure de sport par jour au primaire ». Il veut - par ailleurs - ajouter deux heures supplémentaires au programme des collèges.
Qu’est-ce qu’on peut faire à l’école et à la maison ?
À l’école, tout d’abord, il ne faut pas prendre les 30 minutes au pied de la lettre (du chiffre en l’occurrence). Ces 30 minutes en tout peuvent être fractionnées et combinées sur les différents temps scolaires mais aussi périscolaires. Eduscol précise : « Les temps de récréation peuvent aussi être investis pour amener les enfants à se dépenser davantage et lutter contre la sédentarité avec des pratiques ludiques. Cette mesure peut être déployée en partenariat avec les collectivités locales, dans le cadre d’un rapprochement avec le mouvement sportif scolaire et les clubs sportifs affiliés à des fédérations agréées signataires d’une convention. Les partenaires travaillent à la co-construction de contenus pédagogiques adaptés. Ils accompagnent également les équipes pédagogiques dans leur mise en place de ces contenus avec du matériel et/ou une offre de formation (dans le temps scolaire ou hors temps scolaire) et mobilisent leurs réseaux de clubs ».
Si l’on n’a pas d’éducateur sportif employé par la mairie, on peut donc
faire appel aux clubs sportifs ! Établir une convention avec un club d’escrime pour quelques semaines puis avec celui du judo ou du hockey sur gazon (par exemple) permettra de varier les activités au grand plaisir des élèves. On pourra aussi
trouver sur internet de nombreuses ressources pédagogiques pour faire du sport et enseigner le sport et ses valeurs, notamment sur
le site Génération 2024.
À la maison, disons-le tout net : l’activité physique, ce n’est pas que du sport. Aller à l’école à pied, monter les escaliers, aller à la boulangerie à pied ou à vélo, promener le chien… ça compte aussi. Cependant, inscrire son enfant dans un club de sport, c’est super important. Le sport, ce n’est pas que bouger : c’est apprendre le respect des règles, se faire des amis, s’amuser, apprendre l’esprit d’équipe, prendre confiance en soi, vivre des moments inoubliables. Ne vous dites pas : « Il entre en 6ème (ou en 3ème ou en seconde) et il ou elle n’aura plus le temps ». Deux heures par semaine, ça se trouve… et tout comme la publicité de la fédération de cardiologie « laissez-le tomber »... Laissez-le faire du sport ! C’est essentiel pour sa santé, physique et mentale ! Sans compter que bouger et apprendre, c’est non seulement compatible mais complémentaire. Quand un enfant ou un ado fait du sport, il est mieux dans ses baskets pour faire ses devoirs et il est plus attentif en classe !
Le sport santé
Aujourd’hui, les médecins prescrivent du sport aux personnes atteintes de longues maladies comme le cancer mais aussi aux personnes atteintes de diabète ou obèses. Non seulement, faire faire des activités physiques à votre enfant lui permettra de garder de bonnes capacités cardio-vasculaires mais aussi d’éviter la sédentarité et son lot de maladies graves. Il est par exemple prouvé scientifiquement que faire du sport permet d’éviter certains cancers. En France, près de 3 000 nouveaux cas de cancers par an seraient dus à l’insuffisance d’activité physique. Et si vous aussi vous vous mettiez à bouger ? Pratiquer une activité physique avec ses enfants, c’est du bonheur assuré ! Alors, en 2024, on s’bouge ?
Sources :
[1] Fédération Française de cardiologie
[2] Ministère de l’Education Nationale