Selon le 16ème baromètre de la santé visuelle, les français ont passé plus de 12 heures par jour devant un écran pendant la crise sanitaire et cette statistique est montée jusqu’à 16 heures par jour pour les jeunes ! On sait tous - dans un petit coin de notre tête - que l’abus d’écran n’est pas bon pour notre santé mais force est de reconnaître qu’il a été notre seul horizon pendant des semaines. Les écrans nous ont permis de continuer à travailler à distance. Grâce à eux, nos enfants ont pu continuer à apprendre et nous avons pu nous connecter… à ceux qu’on aime et qui étaient loin de nous. Cette semaine, la marque de l’écriture manuscrite s’empare du sujet avec objectivité et modération et sans « e-pocrisie ».
Le digital aide-t-il à apprendre ?
Depuis une trentaine d’années, le numérique suscite beaucoup d’espoir pour l’école, l’enseignement et les apprentissages. Il était déjà au cœur de « l’École de la confiance » et figurait en tête des objectifs du Ministère avant la crise sanitaire. Face aux inégalités scolaires, culturelles et sociales, il est apparu comme une réponse à l'inégalité des chances à l'école. En effet, il facilite l'inclusion des enfants en situation de handicap et lutte contre le décrochage scolaire.
Avec la crise sanitaire de la COVID-19, la nécessité de la continuité pédagogique a montré à quel point le numérique était essentiel et combien l’école n’était pas encore prête. L’usage du numérique a connu un véritable « bond sous contrainte ». Plusieurs études ont été réalisées depuis pour analyser le rôle du numérique dans la crise. Elles montrent que ce n’est pas tant le matériel qui a pêché mais surtout le manque d’outils pédagogiques disponibles et la capacité à adapter la pédagogie en distanciel. Nous-mêmes, L'Atelier STABILO, avons ressenti la nécessité de mettre à disposition des ateliers créatifs et ludo-pédagogiques pour notamment éveiller les sens des enfants et libérer leur imaginaire. Enseignants et parents ont été très nombreux à utiliser les contenus mis à leur disposition, en témoigne le nombre de visites et de téléchargements enregistrés sur notre site.
Si le digital a prouvé qu’il aidait à apprendre, pour son interactivité notamment, et dans le cas de la crise pour son accessibilité à distance, tout le monde est toutefois conscient que c’est bien « un outil au service de » pas une fin en soi ! Déjà avant la crise, les « digital natives1 » le disaient : ouvrir un cours avec une vidéo c’est super, mais le professeur est essentiel. N’avez-vous d’ailleurs pas vu nombre d’enfants et adolescents sauter en l’air à l’idée de retourner enfin à l’école ? (et ce n’était pas QUE pour retrouver les copains dans la cour de récré !). D’ailleurs, en formation continue, on parle de plus en plus de « blended learning » plutôt que de e-learning, avec la volonté dans le premier, d’associer virtuel et présentiel pour mieux apprendre.
Du e-sport au sport, c’est possible ?
Les écrans de la COVID-19 nous ont aidés… avouons-le ! À défaut de sortir, ils ont occupé nos enfants et nos adolescents. Il serait hypocrite de ne pas les remercier (et avouer que pour nous aussi les nouvelles séries en streaming nous ont un peu aidés à ne pas sombrer parfois dans une déprime définitive !). La manette de jeux vidéo vous a pourtant peut être semblé être vissée à la main de votre enfant et bien sûr, cela vous a inquiétés. Le problème des écrans, c’est comme… tout : il ne faut pas en abuser. Alors quand vous voyez votre enfant se « tuer » sur un jeu de NBA, faut-il s’affoler ? Il vous dira peut-être « mais je fais du e-sport » et il a raison !
Sport et e-sport ne se ressemblent pas seulement de par leur nom. Ces deux activités - que tout semble opposer - partagent effectivement des valeurs communes : l’esprit d’équipe et de compétition, le respect ou encore l’idée de dépassement. Tout comme leurs homologues sportifs, les meilleures équipes ou meilleurs joueurs / meilleures joueuses d'e-sport sont vus comme de véritables stars ! Alors, s’il est vrai que ce n’est pas en jouant aux e-sports qu’il travaillera ses capacités cardio-vasculaires, peut-être pouvez-vous l’inciter à essayer le sport qu’il adore sur l’écran ? Par exemple, Kayane, joueuse professionnelle de sport de combat, s’est ainsi mise à les pratiquer avec une joie certaine, montrant l’exemple à ses centaines de milliers de fans. Autre exemple, il suffit de regarder le corps d’athlète de Anton « Viking » Andersson (joueur pro de League of Legends) pour le confirmer. En effet, de nombreuses stars de e-sport sont de vrais fans de … sport et vice et versa. Il n’y aucune raison à opposer l’un à l’autre… Le problème, c’est l’ABUS, on ne le répétera jamais assez.
L'écran : un lien social (même s’il a ses limites)
Qui n’a pas eu la joie de retrouver un camarade de lycée sur les réseaux sociaux ? N’a pas apprécié de voir ses amis et parents en visio pendant les confinements ? Certes les réseaux sociaux ont de nombreux défauts et les apéros visio n’ont pas le charme des vrais moments de rencontre mais tout de même. Reconnaissons là encore leurs bienfaits… en évitant l’abus et en apprenant à nous en détacher.
Pour mémoriser… rien à faire, le stylo, c’est mieux
En ce qui concerne l’apprentissage de l’écriture, de la lecture et la mémorisation… le stylo continue lui de faire ses preuves. Une étude récente2 a ainsi prouvé que l’écriture était plus efficace pour apprendre. À l’aide d’un protocole de recherche aux allures de film de science-fiction (les étudiants, équipés de plus de 250 électrodes sur leur tête, devaient taper puis écrire à la main un mot), les chercheurs sont arrivés à la conclusion qu’en fonction de la méthode d’apprentissage choisie, différentes zones du cerveau s’activaient et de manière variable. Le mouvement d’une main tenant un stylo, entraînant l’implication du sujet, augmentait les capacités cognitives.
« La différence en termes d’activité est vraiment significative, cela nous informe que le fait d’utiliser un crayon pour prendre des notes permet au cerveau d’apprendre d’une façon beaucoup plus efficace, s’est réjouie Audrey van der Meer. J’espère que cette étude permettra de ramener l’utilisation du stylo pour prendre des notes dans les salles de classe. »
Conclusion : « Tout excès nuit »
Cet adage trouve une résonance particulière lorsqu’il s’agit des écrans. Le numérique ne peut, en tant que tel, constituer une solution miracle aux contraintes émergeant de situations de crise inattendues mais la meilleure préparation et la meilleure coordination possible des acteurs de l’école peuvent contribuer à garantir le bénéfice de ses effets. On veillera juste à éviter les abus, à ne pas oublier ses stylos STABILO pour prendre des notes afin de mieux retenir, à encourager nos enfants à prendre un vrai ballon de temps en temps, à se retrouver en famille dès qu’on peut et si l’on peut… à tenir de temps en temps des réunions en présentiel au travail. Parce que c’est une évidence : on a besoin de bouger pour être en pleine santé physique et de voir les autres pour notre santé mentale.
Un usage abusif des écrans peut aussi avoir un retentissement majeur sur la santé, entraînant différents problèmes...
- Des mauvaises postures prolongées pouvant être sources de douleurs3.
- Des déséquilibres alimentaires pouvant à terme favoriser l’apparition de problèmes de perte de poids, de surpoids ou d’obésité. En cause notamment, l’exposition à la lumière artificielle la nuit qui peut altérer différents processus biologiques (notamment le système hormonal) et augmenter le risque d’obésité.
- Un manque d’activité physique qui, associé à une alimentation déséquilibrée, augmente significativement le risque cardio-vasculaire.
- Des troubles du sommeil : les activités nocturnes sur écrans peuvent en effet empiéter sur le temps de sommeil, ce qui peut à terme dérégler le rythme biologique et générer un épuisement et une fatigue chronique. De même, la lumière bleue émise par les écrans bloque l’hormone du sommeil et stimule l’éveil.
- Une fatigue visuelle, des maux de tête, etc.
Sources :