Préambule : écrire, de sacrés enjeux
Les élèves français n’écrivent pas assez. L’enseignement de l’écriture reste en classe un objet difficile à mettre en œuvre et trop peu pratiqué. Les raisons en sont multiples. Difficulté à faire entrer les élèves dans une démarche d’écriture de texte, à articuler dans le projet d’enseignement les différentes composantes de l’acte d’écriture, difficulté à gérer les interactions lecture-écriture en cycle 2, à gérer l’hétérogénéité des productions et les réécritures successives…1
En CP, le temps consacré aux activités d’écriture est deux fois moins important que celui consacré aux activités de lecture. Et la copie apparaît comme la première activité d’écriture pour les élèves de CP, en incluant le fait de copier une consigne, copier les devoirs voire copier pour punition. Les notes portent plus sur la forme que sur le fond. Résultat ? Écrire est désagréable, voire on développe une « peur d’écrire » chez les enfants (d’écrire sur le papier… Ado, écrire des SMS, ils y arrivent).
Le Centre National d’Etude des Systèmes Scolaires (CNESCO) encourage la collaboration entre élèves dans les travaux d’écriture. Les recherches suggèrent que la collaboration entre élèves améliore les écrits, au plan de la correction de la langue comme de la transmission du sens. Elle améliore également les compétences individuelles car elle développe les stratégies des élèves mais également leur esprit critique et permet de co-construire des savoirs. Cette collaboration peut prendre des formes diverses : travail en duo avec des élèves « soutien », travail en petits groupes ou en classe entière…
Le CNESCO suggère également d’équilibrer et articuler l’enseignement de la production de textes avec l’étude de la langue :
«
Il convient d’équilibrer les objectifs pédagogiques en articulant, dans les séquences d’enseignement, la production de textes et l’étude de la langue
»
.
1 https://eduscol.education.fr/document/14371/download
Notre idée : vous proposer des idées de projets d’écriture
Au-delà du jogging d’écriture, L’Atelier STABILO vous propose, cette année 2025, des idées de projets d’écriture glanés, inspirés ou créés.
Ce mois de mars, découvrons le Loufodico !
Il s’agit d’élaborer un dictionnaire fantaisiste, constitué de mots inventés par les élèves. Plus les mots ressembleront à des vrais, plus le résultat sera drôle : un travail en plusieurs séquences qui permet de travailler sur l’article de dictionnaire, sur les préfixes, les définitions, le genre des mots, le vocabulaire (évidemment), les synonymes… Bref, une activité complète à la fois très sérieuse et loufoque que les élèves adorent.
Un exemple issu du Petit Fictionnaire illustré d’Alain Finkielkraut ?
Chatrouiller : avoir une peur déraisonnable des guilis.
Des exemples issus d’une classe de CE1 ?
yayouyer : v. Pendant les leçons, les enfants YAYOUYENT souvent, ils ne font que bavarder d'une façon désagréable.
yayouyement : n.m. Les YAYOUYEMENTS sont interdits en classe.