Le 20 novembre, c’est la journée des droits de l’enfant et le 10 décembre, les pays de l’ONU (Organisation des Nations Unies) célèbrent l’anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme (76 ans cette année). Voici quelques idées d’exploitation, élaborées, comme d’habitude, avec une experte de la pédagogie.
Un peu d’histoire sur le concept des droits de l'Homme
Le concept des droits de l’Homme tient assurément des philosophes des Lumières français mais les premiers à avoir écrit les droits humains dans une déclaration ne sont pas les Français ! Et non. Le 4 juillet 1776, la déclaration d’indépendance des Etats-Unis établit que « Tous les hommes sont créés égaux ; ils sont dotés par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés. Toutes les fois qu'une forme de gouvernement devient destructive de ce but, le peuple a le droit de la changer ou de l'abolir et d'établir un nouveau gouvernement, en le fondant sur les principes et en l'organisant en la forme qui lui paraîtront les plus propres à lui donner la sûreté et le bonheur ».
La déclaration des droits de l'Homme et du citoyen française date de 1789 et marque le début d'une ère politique nouvelle. Elle n’a cessé dès lors d’être une référence. La Vème République a explicité son attachement à elle en la citant dans le préambule de sa constitution et le Conseil Constitutionnel a reconnu en 1971 sa valeur constitutionnelle. Elle inspire à son tour l’ONU, lorsque le 10 décembre 1948, elle adopte la déclaration universelle des droits de l’Homme par l’Assemblée Générale des Nations Unies au palais de Chaillot à Paris, laquelle est ratifiée par 58 pays. Point de wokisme mais la déclaration de 1948 est plus universelle que les autres : en 1776 et en 1789, les droits de l’Homme ne concernaient pas les esclaves… ou les femmes !
La reconnaissance de l’intérêt de l’enfant et de ses droits est beaucoup plus récente puisqu’elle s’est concrétisée le 20 novembre 1989 avec l’adoption à l’unanimité par l’Organisation des Nations-Unies de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) qui est le premier texte international juridiquement contraignant, consacrant l’ensemble des droits fondamentaux de l’enfant. La France l’a fait sienne en 1990. À ce jour, 193 pays l’ont ratifiée. La CIDE est un texte fondateur. Sa connaissance participe à la construction progressive de la citoyenneté et à l’acquisition d’une culture humaniste. Elle fait partie des programmes d’enseignement pour les élèves des cycles 2 et 3.
Les droits de l’enfant, un sujet essentiel
Le 20 novembre marque l'anniversaire de l'adoption de la Convention relative aux droits de l'enfant par l'Organisation des Nations unies (ONU). À l'occasion de son anniversaire, des événements sont organisés par les acteurs du monde de l'enfance afin de sensibiliser le public à la question du respect des droits des enfants. C'est également l'occasion de mieux faire connaître le contenu de la Convention.
Chaque année, les équipes éducatives sont encouragées à mener des actions, adaptées à l'âge et au niveau de scolarité des élèves, visant à faciliter la compréhension par ces derniers des dispositions de la Convention relative aux droits de l'enfant et à développer avec eux une réflexion sur les sujets évoqués. Un accent particulier peut être mis sur la protection des enfants et adolescents contre toutes les formes de violence. L'article L. 542-3 du code de l'éducation dispose en effet qu'au moins une séance annuelle d'information et de sensibilisation sur l'enfance maltraitée est inscrite dans l'emploi du temps des élèves des écoles, des collèges et des lycées.
Quelles ressources ?
On aime !
Un jour, une question C’est quoi les droits de l’enfant ?
Comment éduquer aux droits de l’Homme ?
Comme l'énonce le Conseil de l'Europe :
« Pour que les jeunes puissent œuvrer efficacement à la défense des droits de l’Homme et à une meilleure compréhension des questions corrélées, ils ont besoin de connaître et comprendre certaines questions et de posséder des capacités spécifiques. Ils doivent aussi développer les attitudes et les valeurs appropriées et savoir les mettre en pratique.
- En termes de connaissances, les jeunes doivent comprendre les principaux concepts et l’évolution historique des droits de l’Homme, de même que les normes exigées par les principaux instruments et mécanismes de protection des droits de l’Homme. Cela implique de connaître ses propres droits et leur interaction avec les droits d’autrui, de même que de savoir défendre les droits de l’Homme.
- En termes de capacités, les jeunes doivent savoir communiquer au sujet des droits de l’Homme et les promouvoir, tant en public qu’en privé, évaluer de manière critique une situation du point de vue des droits de l’Homme et réfléchir à ce qui constitue une violation de ces droits. D’autres capacités sont également importantes, notamment : savoir gérer les conflits et apprendre à les transformer de façon constructive et, enfin, assumer un rôle actif et constructif au sein de sa communauté.
- Enfin, en termes d’attitudes et de valeurs, les jeunes doivent être motivé.e.s et engagé.e.s en faveur de la protection de la dignité humaine ; développer empathie et solidarité à l’égard d’autrui ; et acquérir le sens de la justice et de la responsabilité concernant leurs propres actions et celles des autres.
- Il existe différents systèmes de valeurs, et donc des perceptions différentes des droits et des responsabilités. Cela signifie que les questions relatives aux droits fondamentaux, y compris celles qui sont liées au genre, sont souvent controversées. L’éducation aux droits humains fournit un cadre pour aborder et traiter ces différences de compréhension des valeurs, qui se manifestent par des conflits d’opinion. L’éducation aux droits humains avec les jeunes vise également à : apporter aux jeunes les capacités grâce auxquelles être conscient.e.s – sans nécessairement adopter – des points de vue différents sur un sujet ;
aider les jeunes à acquérir des capacités pour trouver des solutions mutuellement satisfaisantes aux problèmes[1] ».
Sur le site de la commission nationale consultative des droits de l’Homme, on trouvera des ressources pédagogiques. L’éducation aux droits de l’Homme (et aux droits de l’enfant) fait partie intégrante des programmes d'enseignement. Elle est au fondement de la lutte contre l'intolérance, le racisme et l'antisémitisme. Dès le plus jeune âge, comprendre et respecter les différences est essentiel pour construire un monde meilleur, d’autant que les actualités ne cessent de nous montrer combien l’intolérance et les vieux démons ressurgissent vite en cas de crise.
Et si on travaillait avec les élèves sur le sujet des droits de l'Homme ?
- Chaque élève (ou par deux) fait un exposé sur un article (un seul). La consigne ? Expliquer et donner des exemples concrets dans lesquels le droit n’est pas respecté, pour comprendre combien il est important de le défendre (et oui, « ce n’est pas gravé dans le marbre » : ce n’est pas parce que c’est déclaré que c’est respecté.)
- Proposer un concours d’écriture, celui de la ligue des droits de l’Homme par exemple ! Les écrits et thématiques sont en ligne sur leur site et donnent de nombreuses idées pour débattre en classe ou proposer une rédaction !
- Demander aux élèves de réaliser une affiche sur l’un des nombreux thèmes que soulève la déclaration des droits de l’Homme : racisme, égalité entre les sexes… l’accès à l’éducation des petites filles est un exemple à aborder en classe !
Sources :