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Rencontre avec Elise Harwal

Rencontre avec Elise Harwal, graphothérapeute
Elise Harwal est diplômée du CNPG (Centre National de Psycho-Graphologie) de Paris et a suivi une formation complémentaire en « Graphothérapie Clinique » au sein de Le Geste. Elle a ouvert son cabinet à Fleury les Aubrais (45) en juillet 2016. Elle est auteure de 100 idées pour accompagner les enfants dysgraphiques aux éditions Tom Pousse. Elle nous explique son métier et nous donne son avis sur la posture et la tenue du crayon.

Qu’est-ce qu’un graphothérapeute ?


Le (la) graphothérapeute intervient lorsqu’il y a un trouble de l’écriture ou dysgraphie c’est à dire une écriture illisible, douloureuse et/ou lente ou encore que l’écriture est source de stress. Ce peut être des enfants dits « dys » mais pas seulement. Ce sont en revanche toujours des patients au QI normal qui n’ont pas de pathologie par ailleurs. Pour Élise « Il y a un vrai cercle vicieux qui s’installe lorsque l’enfant « écrit mal ». À l’origine, un manque d’apprentissage de la motricité fine ou une mauvaise posture, ou encore une mauvaise tenue du crayon. L’écriture étant une véritable empreinte digitale, unique et reflet de l’identité, parfois, elle révèle aussi des problèmes psychologiques. Le cercle vicieux s’installe quand, à l’école, l’enfant ne cesse d’entendre « c’est sale » « recommence » « tu ne fais pas d’effort ». En chute d’estime de soi, l’enfant, découragé n'arrive plus à surmonter sa difficulté avec l'écriture. On lui demande alors de recommencer, de faire des lignes, on déchire sa feuille... l'écriture devient donc une punition et l'enfant finit par se bloquer. Je suis là pour rééduquer ce geste d’écriture ».

Des difficultés à écrire peuvent-ils entrainer des difficultés à l’école ?


Lorsqu’on lui demande si cette dysgraphie peut entraîner un échec scolaire, Élise nous dit que c’est parfois le cas si l’enfant n’est pas écouté. Certains enfants finissent même par rejeter en bloc l'école car c'est une activité pratiquée tout au long de la journée (en mathématiques, en sciences, en français...). Paradoxalement, certains enfants ont une "belle" écriture (lisible) alors même qu'ils souffrent pour la produire. On s'en aperçoit souvent à l'entrée dans le secondaire (6ème), ils n'arrivent pas à suivre le rythme demandé. Élise a également rencontré le cas d’une patiente, très bonne élève, très belle écriture, qui souffrait le martyr et a fini par s’en plaindre à ses parents… En 3 séances, Élise a appris à cette lycéenne à bien tenir son crayon pour la libérer des crispations.

À quel âge faut-il consulter ?


« Avant 8 ans il ne faut pas trop s’inquiéter, on peut intervenir sur la motricité fine, la tenue du crayon, la posture, le renforcement du graphisme qui est un pré-requis à l'écriture... il faut leur laisser le temps d’apprendre ! ». On fait un diagnostic de dysgraphie à partir de 8 ans et on peut recevoir des adolescents et même des adultes.

Comment aider les enfants à bien tenir leur crayon ?


Élise confirme : « Il est important d’apprendre aux enfants la motricité fine : attraper et enfiler des perles, décoller et coller des gommettes, utiliser des pinces pour attraper des petits objets, et même : boutonner ses boutons ! Ce sera d’autant plus facile pour bien écrire quand ils seront plus grands ». La graphothérapeute connaît la gamme STABILO EASY qu’elle apprécie beaucoup rappelant qu’au-delà de l’empreinte préformée, le poids du crayon et l’antidérapant sont très importants. Pour l’apprentissage, le « guide » des empreintes préformées peut rassurer et guider.